Philadelphie, murals en pagaille et une chtouille qui rapporta gros !

Mercredi 8 mai 2019

Paris CDG – Boston – Philadelphie

 A 18h20, Ole Bull, notre Dreamliner 787-900 de Norwegian, part pile à l’heure, ce qui n’est pas plus mal car nous n’avons que 1h43 à Boston pour passer l’immigration et changer d’avion, ce qui est un peu juste ! Le vol Norwegian pour New York qui part jusqu’à coté quant à lui est déjà retardé d’1h40 (pour commencer !).

Vol sans problème, parmi les nouveautés de cet avion, sur les hublots le petit volet coulissant occultant a disparu, les hublots s’assombrissent de manière électronique via l’activation de filtres plus ou moins bleutés, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué… On arrive même 40’ en avance à Boston et comme les formalités d’immigration sont vite expédiées, on a le temps d’avaler un sandwich avant d’embarquer sur notre vol JetBlue pour Philadelphie.

Hier soir, on a découvert que même sur un vol transatlantique, si on n’avait pas réservé un repas à l’avance, rien n’est prévu, tout comme la petite couverture, le simple verre d’eau, les écouteurs ou le masque pour faire dodo. Le low-cost intégral… On a dû se contenter des sandwichs riquiqui qui restaient (payants, bien sûr)…

Arrivés à 23h12 comme prévu, sur le coup de minuit on est à notre motel tout à côté de l’aéroport.

Jeudi 9 mai 2019

Philadelphie – Barnes Foundation et murals

 Le train Airport Express, qui a un arrêt juste à côté de notre motel, nous mène en 20’ dans le centre de Philadelphie. Visite du centre ville, le temps est couvert et frisquet mais il ne pleut pas.

Philly, comme on dit ici, c’est le berceau de la nation, l’endroit où fut adoptée le 4 juillet 1776 la Déclaration d’indépendance écrite par Thomas Jefferson, marquant la naissance des Etats-Unis d’Amérique. Pour pouvoir être citoyen des Etats Unis, il fallait alors être blanc, de bonnes mœurs et posséder du bien. Pour ne pas mécontenter les Etats du sud, l’esclavage reste légal et une loi permettra même aux propriétaires d’esclaves qui se sont échappés de les récupérer manu-militari dans tout le pays. Pas vraiment la déclaration des droits de l’homme et du citoyen…

Il y a une flopée de monuments historiques à voir, rassemblant toutes les racines et une partie de l’histoire des Etats-Unis.

Mais Paulette n’est pas très chaude pour se taper toute une série de visites guidées pour voir des « historic rooms » où furent signés divers documents indispensables… De surcroit, bien qu’on soit plutôt hors-saison, il y a la queue, de nombreux groupes de scolaires ou d’étudiants semblant s’être donné RV ce jour-là.

On se rabat sur l’audiovisuel très bien fait qui nous fait faire une visite virtuelle de ces différents lieux, qui parlent plus à un Américain qu’à nous. Après un coup d’œil sur Independance Hall, on se rend ensuite dans la vieille ville. Le clou c’est Elfreth’s Alley, la plus vieille rue des USA, avec ses petites maisons en brique construites à partir de 1720. C’est très mignon, mais vite lavé et l’endroit est devenu assez bobo.

Petit tour ensuite à Penn’s Landing, l’endroit où en 1682 débarqua un certain William Penn, le fondateur de la province de Pennsylvanie. Non loin de là, un monument rappelle qu’ici débarquèrent un million d’Irlandais, entre 1845 et 1850, fuyant la grande famine. Un million d’autres n’eurent pas la chance d’émigrer et moururent de faim sur place, merci les Anglais qui imposèrent la monoculture de la pomme de terre, ravagée par l’apparition du mildiou… La rivalité opposant Irlandais et Anglais ne date pas d’hier…

Un bus nous ramène ensuite à la Barnes Foundation, l’un des incontournables musées de Philly. Une bonne averse a le bon goût d’avoir attendu qu’on soit arrivés avant de tomber…

Le docteur Barnes était un médecin qui fit fortune au début du siècle dernier en mettant au point un antiseptique révolutionnaire permettant de soigner la blennorragie, un mal très répandu à l’époque. Collectionneur avisé, il se constitua au fil des ans une superbe collection : Renoir (pas moins de 181 tableaux !), Cézanne, Matisse, Picasso, Modigliani, Soutine, Monet, Manet, Van Gogh, le douanier Rousseau, Degas, Corot, Courbet, El Greco, Le Titien, n’en jetez-plus ! Et quelques Américains inégaux. Comme quoi, une simple pommade contre la « chtouille » a pu rapporter gros !

A sa mort en 1951 (dans un accident de voiture, il avait bêtement grillé un « Stop »), son testament prévoyait de léguer sa collection à la condition expresse que son accrochage soit scrupuleusement respecté. Les œuvres voisinent donc avec du mobilier, des objets antiques et moult pièces de ferronnerie dont il était apparemment passionné. Initialement installée à Merion, à 15 km de Philadelphie, l’endroit pâtissant d’une faible fréquentation vu sa position excentrée, la collection a été transférée en 2012 dans un bâtiment très design qui recrée au centimètre près les salles d’origine, pour respecter le sacro-saint accrochage de Barnes.

La présentation des œuvres est donc assez particulière, mais une fois qu’on s’y est habitué, cela va mieux… Auparavant, expo temporaire des toutes premières photos d’une autre collection, on retrouve Nadar et quelques autres pionniers français de la photographie.

Petite visite virtuelle très subjective de quelques-uns des chefs-d’œuvre de la Barnes Foundation en cliquant ici.

Philly, c’est aussi la ville des murals, elle revendique le titre de capitale mondiale avec plus de 4000 œuvres. On se fait donc une petite virée dans le centre-ville en suivant un itinéraire concocté par l’Office du Tourisme.

On n’hésite pas à faire un détour supplémentaire pour rejoindre la pizzeria Vetri, authentiquement italienne, et échapper à la malbouffe US avant de rentrer à notre motel. 22 144 pas et presque 17 km au compteur ce jour…

Les photos de Philadelphie sont ici.

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