Une journée au Fine Arts Museum de Boston

Vendredi 24 mai 2019

 On a gardé le meilleur pour la fin, de plus le musée va nous servir de consigne à bagages… A ce propos, pas le moindre contrôle jusqu’au vestiaire où nous laissons ces derniers…

On débute par l’expo temporaire consacrée à Toulouse-Lautrec puis c’est le début d’un

petit marathon culturel à travers les salles en passant par une autre petite expo consacrée à Frida Kahlo. Petit, car on ne fera qu’une petite douzaine de kilomètres à travers le musée…

A noter qu’à l’époque de Monet ou Manet, l’Etat français refusa d’acquérir leurs œuvres, qui firent le bonheur de collectionneurs américains. C’est ainsi que le portrait de La Japonaise, qui représente Camille, la femme de Monet, s’est retrouvé au musée de Boston comme bien d’autres de ses toiles.

Parmi les chefs-d’œuvre, quelques curiosités comme ce tableau de Perez Maldonado commandé comme ex-voto et représentant l’opération d’un cancer du sein en 1777,

ou cette étonnante allégorie de Frans Francken sur les choix offerts à l’homme, où le diable symbolisé par un dragon est chevauché par le roi des singes…

Josiah McElheny quant à elle met en valeur des carafes en verre avec un jeu de miroirs qui les reflètent à l’infini.

Et que dire de Rubens qui peignit un portrait de Mulay Ahmad, roi de Tunis, alors que celui-ci était déjà mort lorsqu’il peignit sa toile, mais ce genre de procédé était classique à l’époque, on peignait d’après un croquis.

On change carrément de style avec une expo sur le genre, il faut dire que le musée, outre les classiques toilettes Hommes/Femmes est équipé de toilettes non genrées….

Et pour finir, une rare collection de plaques sculptées du Bénin en alliage de cuivre, datant de 1530 à 1570.

Comme c’est jour de nocturne, on a pu prendre notre temps, notre vol retour sur Paris ne partant qu’à 22h00 et on sera pile le lendemain à CDG à 10h00 pétantes comme prévu.

Les photos sont ici, attention, la quantité n’exclut pas la qualité et le choix reste subjectif… 

Glass flowers, sirène japonaise et ICA

Jeudi 23 mai 2019

Cambridge, les musées d’Harvard et l’ICA

 On se rend à Cambridge, histoire de voir après le MIT l’autre université assez connue, Harvard. Le campus est très vieille Angleterre, ce qui est somme toute assez logique…

On traverse ce dernier pour rejoindre le Harvard Museum of Natural History, le Routard conseillant de ne pas manquer les  glass flowers, étonnante collection de quelques 800 spécimens botaniques. Ils furent réalisés par Léopold et Rudolph Blaschka – père et fils, des maîtres verriers allemands, entre 1886 et 1936, en verre soufflé et peint. C’était une commande d’un professeur de botanique d’Harvard qui trouvait que les herbiers desséchés ou les représentations en cire ou en papier mâché ne permettaient pas une bonne représentation du réel. Par ailleurs, il devait créer son département à partir de rien et constituer une doc « classique » aurait pris un temps fou et aurait coûté très cher.

Effectivement, le travail est d’une précision inouïe, avec même de petits insectes disséminés entre les feuilles et le pistil… Et ne parlons pas des racines de gingembre…

Tout a été expédié d’Allemagne par bateau, à une époque où le bull pack n’existait pas, juste du coton et du papier ! Cette collection unique au monde valait le déplacement. On admire aussi quelques beaux minéraux et on fait un tour dans le Peabody Museum of Art & Ethnography, consacré en grande partie à l’art des Native Americans.

A noter la Japanese Mermaid, aussi appelée la sirène de Feejee. Un certain P.T. Barnum, propriétaire d’un cirque célèbre, loua cette « sirène » à son ami Kimball, alors directeur du Boston Museum. C’était l’une des curiosités exposées à New York dans son « American Museum », et il prétendait qu’elle venait du London Lyceum of Natural History, un établissement qui n’a jamais existé au contraire du réputé London Museum of Natural History… En fait Kimball avait acheté cette « sirène » à un capitaine de Boston qui l’avait ramenée du Japon. Les Japonais avaient à l’époque flairé le bon filon et fabriquaient pour vendre aux étrangers de telles curiosités, ici un vrai morceau de poisson séché, une vraie tête de singe, le tout relié par du papier mâché !

Tour rapide des collections plus classiques des animaux naturalisés avant de se rendre au Harvard Art Museums. Un « s » à Museum car ce plus vieux musée de Harvard, relooké en 2014 par Renzo Piano rassemble maintenant outre les collections du Fogg Museum celles de l’Arthur Sackler et du Burch-Resinger. Trois musées pour le prix d’un !

Très belle collection de Maurice Wertheim, promo 1906, devenu un riche banquier, qui fit don au musée de ses Picasso, Gauguin, Van Gogh, Monet, Pissarro, Renoir, Bonnard, Dufy, Toulouse-Lautrec, Manet, Cézanne, Matisse… Outre le fait d’avoir de l’argent, il avait aussi du goût et à l’époque ces tableaux se vendaient relativement pas très chers…

Quant à Gauguin, à qui Van Gogh avait offert son autoportrait, s’étant brouillé avec lui, il vendit le tableau pour 300 francs…

Sinon, quelques Boticelli, Filippo Lippi, Lucas Cranach, Rubens, Tiepolo, Canaletto, Guardi, Ingres, Corot, Monet etc… Les cartels sont très bien faits et passionnants, nous pouvons raviver notre culture… Ils rappellent que Raphaël a succombé à une overdose de sexe à cause de la Fornarina, que Boticelli, disciple de Savonarole, garda pour lui de son vivant sa Crucifixion, bardée de symboles plutôt iconoclastes pour l’époque, car il n’avait pas envie de finir lui aussi sur le bûcher. Ou que Lucas Cranach, ami de Martin Luther, avait servi d’entremetteur entre lui et Katherine von Bora, qu’il épousa. Dans l’un de ses tableaux, Hercule envoûté par Omphale, la reine de Lydie, est vêtu en femme et file…

Allan Edmunds détourne un peu une petite annonce parue dans la South Carolina Gazette en 1760 pour une vente de « nègres » en remplaçant les images de deux esclaves par les silhouettes de Shaquille O’Neal, un célèbre joueur de base-ball et celle de Michael Jackson.

Dans un tout autre style, étonnante apparition due à Gustave Moreau, avec la danse érotique de Salomé, qui à l’instar d’Hérodias, sa mère, réclama la tête de St Jean-Baptiste, car ce dernier avait condamné son mariage avec Hérode.

Georges Vibert peint quant à lui une apothéose de Louis-Adolphe Thiers, le massacreur de la Commune de Paris, qui déjà à l’époque fit scandale…

Ensuite, sur le chemin du métro pour regagner Boston, petite expo au Carpenter Center for Visual Arts. Le bâtiment est l’unique réalisation de Le Corbusier aux USA, on reconnaît bien son style. Dans le métro, des affiches 4×3 rappellent aux étourdis qu’ici on peut fumer un joint en toute légalité, sauf dans les espaces publics…

De retour à Boston, on se casse le nez à Trinity Church, fermée pour cause d’enterrement. Réputée plus belle église de Boston, pas tant à cause de sa façade mais pour ses vitraux dessinés par Tiffany… Ce sera pour une autre fois !

On termine la journée par la nocturne à l’ICA, Institut for Contemporary Art. Le bâtiment est assez spectaculaire, bâti tout en porte-à-faux, et illustre bien le principe de base « pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ».

Grande expo consacrée à Huma Bahbha qui reprend à sa manière divers conflits géopolitiques, comme avec sa Road to Balkh, Balkh étant comme chacun sait une antique cité du nord de l’Afghanistan, étape des caravanes sur la Route de la soie. Devenue trop puissante, elle est détruite par Gengis Khan en grande partie au début du XIIIe siècle, ce n’est plus alors qu’un modeste village, maintenant repaire de Talibans… Là, c’est un ruban de pneu épousant le relief de la route qui y mène qui est censé rappeler son histoire tourmentée…

Collections permanentes intéressantes et pour finir une installation vidéo d’un Islandais représentant 27 musiciens improvisant dans un vieux palais italien, très chouette…

Bref, une journée assez bien remplie somme toute….

Les photos sont ici.

Salem sans ses sorcières mais avec le Peabody Essex…

Mercredi 22 mai 2019

Salem et le Peabody Essex Museum

Aujourd’hui, balade à Salem, au nord de Boston. Fondée en 1626 par une communauté puritaine qui lui donna un nom issu de la Bible, elle passa à la postérité en 1692 grâce à la chasse aux sorcières qu’immortalisa Arthur Miller avec sa célèbre pièce, Les Sorcières de Salem. 200 personnes furent accusées de sorcellerie et 20 furent pendues ! Probablement un effet de l’ergot de seigle, avec des symptômes comparables au LSD, mais les comportements étranges induits choquèrent fortement cette communauté très puritaine, bref sept mois d’hystérie collective….

Aujourd’hui Salem est un petit port devenu très touristique, qui a conservé son centre historique, avec les demeures plutôt simples des marins et celles plus luxueuses des riches marchands, qui illustrent comme nulle part ailleurs le style Colonial Revival.

 Salem abrite aussi le Peabody Essex Museum. Fondé en 1799 par des armateurs de la East India Maritime Company, c’est le plus ancien musée des USA. Il avait pour vocation de présenter au public les trésors ou objets exotiques rapportés par les capitaines au long cours du XVIIe au XIXe siècle. Depuis 2013, un nouveau bâtiment ultramoderne avec un atrium en forme de bateau à voile met en valeur une sélection de ses collections exceptionnelles, centrées notamment sur la Chine, le Japon, la Corée, sans oublier l’art indigène américain. Plus de 2 millions d’objets au total !

On débute par A Passion for American Art, une expo temporaire qui présente la belle collection de Carolyn & Peter Lynch, consacrée aux arts décoratifs du XIXe à nos jours. On y découvre Chihuly, un maître verrier américain contemporain aux réalisations assez étonnantes ainsi que divers peintres, le tout mis en contexte avec des meubles d’époque.

Certains des tableaux présentés évoquent divers épisodes de l’histoire américaine, comme La marche vers Boston depuis Marblehead, où 75 000 volontaires répondirent à l’appel de Lincoln pour s’enrôler et prendre part à la guerre de Sécession.

Le Massachusetts fut le premier état à répondre à cet appel. On voit aussi un tableau de Frederick Frieseke, manifestement influencé par son séjour à Giverny et sa rencontre avec un certain Claude Monet.

On se pointe ensuite à la visite réservée pour la maison Yin Yu Tang. On est pratiquement seuls pour visiter cette authentique maison du XVIIIe siècle (dynastie Qing), provenant de Huang Cun, un petit village de montagne à 400 km au sud-ouest de Shanghai. La famille ne l’habitant plus depuis 1980, afin de la préserver, elle conclut un accord avec le musée qui la démonta et la remonta dans son enceinte en 2003.

Visite sympa, elle est restée dans son jus telle qu’elle était avec tout son mobilier. Dans une des pièces, le grand cône en bois tenait lieu de « parc » pour garder les enfants en sécurité et au chaud, un brasero à charbon trouvant sa place sous le plancher intermédiaire.

Quant au cercueil juste à côté, les enfants achetaient les cercueils de leurs père et mère du vivant de ces derniers, afin de les rassurer sur le fait qu’ils recevraient les soins requis à leur mort. Avant la révolution, les cercueils étaient conservés dans les salles des ancêtres, mais après, les responsables locaux ayant réquisitionné ces locaux pour y tenir des réunions politiques, les cercueils ont dû être conservés dans les maisons…

Autre expo temporaire qui illustre divers exemples de bio-ingénierie, très bien faite.

On déjeune dans la cafétéria située dans l’atrium avant de poursuivre la visite du musée avec de fort beaux objets, comme cette étonnante tête du démon Shoki sculptée dans une racine de bambou !

On apprend qu’au Japon le christianisme, importé par les Portugais était mal vu par les shogun et qu’en 1597, 26 prêtres furent exécutés. Le christianisme fut banni en 1637 et en 1682 un édit prescrivait des peines sévères. Si un chrétien était trouvé dans un village, le chef du village et quatre autres villageois étaient exécutés, de quoi refroidir les éventuels défenseurs du droit d’asile…

Grande balade ensuite dans le centre historique de Salem, très bien préservé avec ses mignonnes petites maisons en bois.

On évite les divers musées consacrés à la sorcellerie, qui semblent avoir bien plus de succès que le Peabody Essex où il n’y avait pas grand-monde. On termine par les belles maisons des armateurs, style Colonial Revival, autour de Chestnut Street.

Les photos sont ici.

Freedom Trail, Boston Tea Party, du goudron et des plumes et le MIT

Mardi 21 mai 2019

Boston, Beacon Hill, Freedom Trail, Tea Party & MIT

 On tente le bus pour relier le centre ville, c’est plus sympa de rester en surface que de prendre le métro, mais après 2 bus qui « rentrent au dépôt », on se rabat sur le métro…

Balade dans Beacon Hill, la plus haute des trois collines de Boston, qui tire son nom d’un signal (beacon) installé à son sommet. Petites ruelles bordées de maisons victoriennes, avec les réverbères à gaz d’origine, qui fonctionnent toujours ! Pour minimiser les frais, plus d’allumeur de réverbères, ces derniers marchent 24h/24… Bon, c’est mignon mais limité à quelques pâtés de maisons, pas de quoi trop s’attarder !

On embraye sur le Freedom Trail qui zigzague à travers le centre historique, il suffit de suivre une ligne rouge sur 4 km. Cet itinéraire passe par tous les endroits ayant marqué l’histoire de Boston, dont le Massachusetts State House avec son dôme en bois qui fut recouvert d’or 24 carats en 1874, diverses églises dont la Old South Meeting House où se tinrent diverses assemblées politiques, la Old State House, siège de l’autorité royale et de l’Assemblée du Massachusetts élue par les colons.

C’est de son balcon que fut lue la Déclaration d’indépendance toute fraîche arrivée de Philadelphie et la foule alluma alors un immense feu de joie dont le lion et la licorne, symboles de la royauté, alimentèrent le feu. Depuis, on a mis des répliques sur le toit…

Comme à Philadelphie, tout cela évoque plus de souvenirs aux Américains qu’à nous et on se contente de jeter un œil sur ces divers bâtiments, plutôt que de payer à chaque fois 10 $ pour juste voir le banc de l’église où s’asseyait tel homme politique célèbre, j’exagère à peine… Au moins à Philadelphie, c’était gratuit…

La Boston Tea Party

C’est à Boston que s’est déroulé l’un des épisodes les plus connus de la révolution américaine, la Boston Tea Party.

Depuis la promulgation du Stamp Act en 1765, la Grande-Bretagne pouvait taxer ses 13 colonies américaines. Cette décision fut très mal perçue par les habitants des colonies, car ils n’étaient pas représentés au parlement de Westminster et entendaient faire respecter le principe selon lequel un territoire non représenté ne pouvait pas être taxé.

L’un des protestataires était John Hancock et en 1768, sa petite corvette, Liberty, fut saisie et il fut accusé de contrebande. Défendu par John Adams, qui deviendra plus tard le 2e président des Etats-Unis, l’affaire fut classée sans suite.

Le Royaume britannique était alors confronté à de lourds problèmes de trésorerie, George III décida d’augmenter fortement les taxes commerciales à l’encontre des colonies. Le thé, l’un des produits dont la taxe était la plus exorbitante, était devenu un point de discorde symbolique entre la métropole et ses colonies. Hancock organisa un boycott du thé venu de Chine et vendu par la Compagnie anglaise des Indes Orientales, dont les ventes dans les colonies passèrent de 320 000 livres à 520.

À partir de 1773, la Compagnie avait d’importantes dettes et d’énormes stocks de thé, mais peu de possibilités de les écouler à cause de la contrebande qui échappait aux taxes. Le gouvernement britannique fit alors passer le Tea Act  qui autorisait la Compagnie à vendre du thé aux colonies sans payer les taxes, cette mesure lui permettant de vendre son thé moins cher que les autres importateurs et autres contrebandiers. Elle provoqua la ruine des marchands indépendants et la colère des colons anglais d’Amérique.

À New York, des affiches sont placardées et militent en faveur des libertés commerciales américaines. Le boycott de la Compagnie continue, les marins qui tentent de débarquer le thé sont passés au supplice du goudron et des plumes… 

Au total, six navires de la Compagnie chargés de thé arrivent dans les ports des colonies : un à New York, un à Philadelphie, un à Charleston et les trois autres à Boston. Les colons empêchent le débarquement des cargaisons et les bateaux doivent repartir vers l’Angleterre, sauf ceux ancrés à Boston, le gouverneur britannique ayant interdit aux bateaux de repartir avant d’avoir déchargé leur cargaison.

Le 16 décembre 1773, soixante Bostoniens nommés Les Fils de la Liberté grimpent à bord des trois navires, costumés en Amérindiens de la tribu des Agniers  car ces derniers suscitaient la terreur à cette époque. Silencieusement, entre 18 et 19 heures, ils jettent 342 caisses de thé par-dessus bord. Rien n’est volé, ou détruit intentionnellement, hormis les 45 tonnes (90 000 livres) de thé, d’une valeur de 10 000 £.

Cet événement suscita de nombreuses réactions de la part de personnalités de métropole et des colonies. Benjamin Franklin maintint que le thé détruit devait être remboursé et proposa de le faire avec son propre argent. Le gouvernement britannique répliqua en fermant le port de Boston.

La Boston Tea Party fut l’un des événements symboliques de la révolution américaine et fut l’élément déclencheur de la guerre d’indépendance américaine. Quant à la Compagnie, elle résolut ses problèmes financiers causés par le thé en vendant de l’opium produit en Inde à la Chine. 

Ce n’est donc pas un hasard si la partie la plus réactionnaire des Républicains, pour qui l’Etat est un problème et qui prône un libéralisme exacerbé, se réclame de nos jours du Tea Party…

Un peu plus loin, le Faneuil Hall est en réfection, surnommé The Cradle of Liberty, c’est ici que se tinrent les meetings de protestation contre l’autorité royale anglaise. Maintenant, il abrite fast-foods et autres boutiques de souvenirs…

On déjeune sur Quincy Market, les anciennes halles de Boston, avant de poursuivre le Freedom Trail qui passe par le plus vieux quartier de la ville, encore diverses églises ou « historic places » avant de se terminer au port où se trouve l’USS Constitution, l’une des six frégates originelles de l’United States Navy. Lancée en 1797 et baptisée par George Washington, elle coula de nombreux navires anglais lors de la guerre anglo-américaine de 1812, prit part à la guerre de Sécession avant de prendre sa retraite en 1881. Elle est actuellement en cours de restauration.

Retour sur Boston via le ferry public, cela permet d’admirer la skyline. On achève la journée par une balade à Cambridge, ville jouxtant Boston au nord, plus précisément en parcourant le campus du MIT. Le long de l’infinite corridor, un couloir de 250 m de long dans le bâtiment principal, des baies vitrées permettent de voir quelques-uns des labos.

Bien sûr, de grands architectes ont édifié les bâtiments plus récents, par ex. Frank Gehry et son Stata Center, « croisement entre un vaisseau spatial et une maison de schtroumpfs », bien vu le Routard !

Le campus du MIT est une ville dans la ville, avec tous les services nécessaires à ses étudiants.

Retour at home, ce n’est pas désagréable de se poser, 24 500 pas, un peu plus de 18 km…

 Les photos sont ici.

Boston, une après-midi chez Isabella

Lundi 20 mai 2019

Houston – Boston

Natacha fait un crochet pour nous déposer à l’aéroport sur son chemin pour rallier Corpus Christi, notre vol United part pile à 7h50 et arrive ponctuellement à 12h35 à Boston. Comme on ne récupère notre appartement qu’à partir de 16h, on va directement au Isabella Gardner Museum. Le métro de Boston est assez étonnant, le matériel roulant sur certaines lignes datant de l’entre-deux guerres, avec juste deux wagons !

On déjeune au musée, au café G, là encore décor signé Renzo Piano comme toute l’extension moderne du musée. Côté température, il fait bien plus frais qu’à Houston, ce qui n’est pas désagréable !

Cette réplique d’un palais vénitien expose depuis 1903 la collection privée d’Isabella Stewart Gardner, une richissime et excentrique collectionneuse. L’extérieur du palais est en travaux et disparaît sous une bâche. L’intérieur est resté dans son « jus » et l’accrochage des toiles est resté identique, comme à l’époque où Isabella y vivait.

Un vitrail provenant de la cathédrale de Soissons côtoie une Vierge à l’enfant de Botticelli, un Paolo Ucello, un Giotto, un Raphael  ou un Bellini. Bref, quelques incontournables.

On gagne ensuite à pied notre appartement à Fenway, à quelques stations de métro du centre. 70 m2 assez design, à 100 m d’un supermarché et de la station de métro, pour la modique somme de 1100 $ les 4 nuits …

Cela peut paraître cher, mais c’était une aubaine par rapport aux 2500/3000 $ du moindre hôtel du centre-ville et j’avais pu vérifier que le Routard lorsqu’il mentionne « se loger à Boston est absolument hors de prix » n’exagérait pas le moins du monde. Courses et dîner at home.

Les photos sont ici.

Houston, karcher & polo

Vendredi 17 mai 2019

Houston

Journée relax, piscine, lecture et pour moi, comme l’inactivité me pèse, j’étrenne le karcher de Natacha en nettoyant tout l’entourage de la piscine, côté température, on est calés sur 35°C… et en même temps, Paulette s’attaque aux coussins d’extérieur, qui ont souffert de l’hiver.

Samedi 18 mai 2019

Houston – Tomball – Houston

 On accompagne Natacha aux écuries, petite séance d’entraînement avant qu’il ne fasse trop chaud.

On se rend ensuite à Tomball, au nord de Houston, où se situe son magasin préféré d’accessoires pour chevaux, là il s’agit juste de donner à nettoyer les couvertures diverses et variées d’Alaze, plus ou moins chaudes selon l’intensité du front froid du moment.

Tomball est une petite bourgade qui se veut authentique, témoin de ce qu’était le début du développement du Texas. Située au pied des petites collines qui bordent la vaste plaine formant le fond du golfe, elle a véritablement pris son essor lorsque le train s’y est arrêté, donnant un débouché aux productions des ranches. Ensuite, ce fut le boom du pétrole, Tomball fut un moment qualifiée « d’île flottant sur une mer de pétrole » et un gisement y fut exploité non-stop de 1933 à 1988.

Déjeuner Tex Mex sympa chez Cisco et on rentre juste à temps avant une averse.

Houston et sa banlieue s’étendent encore, entre autres vers le nord, d’impressionnantes autoroutes à 4 ou 5 voies sont en cours d’achèvement, sur pilotis car les terrains qu’elles traversent sont marécageux et surtout inondables, ce qui n’empêche pas les promoteurs immobiliers locaux de faire des lotissements plutôt concentrationnaires, avec des maisons pratiquement collées les unes aux autres, juste à côté. Cherchez l’erreur !

Dimanche 19 mai 2019

Houston

Ce matin j’ai achevé le nettoyage au karcher du drive-way devant la maison. Les orages annoncés pour l’après-midi ont le bon goût de ne pas sévir et cela nous permet de vaquer à une occupation typiquement prolétaire, en l’occurrence aller assister à des matchs de polo au Houston Polo Club en dégustant une coupe de champagne…

Les chevaux pour le polo, petits et racés se fatiguant vite, en moyenne un joueur de polo doit en avoir quatre ou cinq car il y en a toujours au moins un qui n’est pas en forme pour des raisons variées et il faut en changer plusieurs fois par match… Cela représente donc un budget certain…

C’est assez spectaculaire et c’est tout juste si on a le temps de les voir frapper la balle !

Les photos sont ici.

Akan, l’or au Texas et Van Gogh pour finir …

Jeudi 15 mai 2019

Houston et ses musées

 Grande première pour nous, on a commandé un Uber pour se rendre au centre de Houston, pas le moindre transport en commun, il n’y a pas d’autre choix… On aurait pu emprunter l’une des voitures de Natacha mais comme elle doit nous rejoindre pour l’expo Van Gogh, ce sera plus sympa de rentrer ensemble. Grande première car on préfère dans la mesure du possible « boycotter » Uber qui comme bien d’autres entreprises est championne de l’évasion fiscale et « ubérise » sans état d’âme les droits sociaux des travailleurs. Certes c’est pratique, tout comme Amazon, mais bon, il faut savoir être cohérent avec ses convictions, là, on n’a pas le choix…

Comme on a passé l’heure de pointe, le trafic est fluide jusqu’à La Menil Collection. Ce musée privé expose depuis 1987 la collection de John et Dominique de Menil, un couple dont on devine qu’ils étaient à l’abri du besoin. On l’avait déjà visité lors de notre précédent séjour à Houston, mais comme les collections tournent, on a l’impression de le redécouvrir. Plus inquiétant, Paulette comme moi n’avons guère le souvenir des bâtiments, pourtant conçus par Renzo Piano, mais à notre décharge, ce n’est probablement pas une de ses œuvres majeures… Magritte, Ernst, Klee, Matisse, Picasso, Cézanne, Andy Warhol y sont superbement présentés, mais la collection abrite également des œuvres des époques antique, byzantine et médiévale, ou encore issues de l’art premier. Le musée est gratuit mais c’est « no photo » sauf dans le hall où l’on est accueilli par une immense toile d’Andy Warhol qui a réinterprété « La Cène » de Vinci.

On déjeune d’un sandwich dans le parc, la chapelle décorée par Rothko est fermée pour travaux, tout comme d’autres musées annexes de la Menil Collection.

On gagne à pied le Museum of Fine Arts, le trajet n’est pas désagréable, on ne croirait pas être tout à côté des gratte-ciels du downtown Houston, le quartier est très champêtre avec ses petites maisons au milieu des arbres, avec même des écureuils sur ces derniers… On ne rencontrera pas âme qui vive sur le trajet, se déplacer à pied, quelle idée aussi !

Avant le Museum of Fine Arts, petit tour au Museum of Modern Art qui le jouxte. On y retrouve – entre autres – de superbes photos de Zanele Muholi, une photographe sud-africaine qu’on avait découverte aux Rencontres d’Arles il y a quelques années.

On revoit avec plaisir la très belle collection Glassell. Alfred Glassell, fasciné par les objets en or et ce qu’ils représentaient dans l’art sacré ou les attributs du pouvoir, démarra une collection qui comporte de superbes objets d’Afrique – avec notamment les Akan du Ghana, de Côte d’Ivoire et du Bénin – d’Indonésie et d’Amérique du sud. En or massif ou plus souvent en bois recouvert de feuilles d’or, sa collection est l’une des plus belles au monde. Bon, pour la partie Amérique du Sud, il est battu par le musée de l’or de Bogota ou celui de Lima, par contre toute la partie africaine est sans équivalent.

Outre la collection Glassell, il y a de superbes objets, comme cette étrange statue de divinité mexicaine, provenant de la culture Colima.

Quant à la petite statuette d’un joueur de pelote de l’antique Veracruz, elle est étonnamment moderne, manquent juste les logos des sponsors…

Pour son album L’oreille cassée, Hergé s’est manifestement inspiré d’une statuette de gardien funéraire Chimú…

Beaux objets aussi venant de tribus Minangkabau des hauts plateaux de Sumatra ou de l’île de Nias (à l’ouest de Sumatra pour les nuls en géographie), version tibétaine de Shiva ou hevajra népalais, les objets sont bien choisis.

Le côté genre, le rose pour les filles et le bleu pour les garçons est illustré par deux originales photos du photographe coréen Jeongmee Yoon et ma foi, Damien Hirst nous propose avec End Game une vanité moderne.

Belle expo temporaire « Between Play & Grief » consacrée à des artistes sud-américains, avec notamment une « crucifixion » plutôt iconoclaste ou la dénonciation de l’homophobie pratiquée par les autorités catholiques (paradoxales quand on connaît les innombrables affaires de pédophilie qui ont éclaté au grand jour ces dernières années en Amérique du sud impliquant le clergé local !). L’art sud-américain déménage en général…

On termine par une expo temporaire, sélection de photos du musée, avant de retrouver Natacha pour l’expo Van Gogh. Pas les œuvres principales, mais quelques belles pièces et cela la change des inspections de ses plateformes pétrolières. A noter qu’à l’époque de Van Gogh, pour le portrait de femme intitulé « Prostituée », pas besoin de titre, le simple fait qu’elle ait du rouge à lèvre suffisait à la cataloguer comme telle… L’époque a quand même bien changé !

Retour à la maison au coucher du soleil, là encore une journée bien remplie !

Les photos sont ici.

AL.SK350, la big one de Corpus Christi

Samedi 11, dimanche 12 et lundi 13 mai 2019

Houston 

 Le samedi, on profite qu’il ne pleuve pas encore pour accompagner Natacha aux écuries, et faire la connaissance d’Alaze que l’on n’avait vue jusque-là qu’en photo.

On retrouve nos autres petits-enfants Américains, Cosmo, Kiwi et on fait la connaissance de Puff et Gracie. Après-midi relax, il pleut et on se pose pour achever de récupérer du décalage horaire.

Le dimanche était prévu pourri mais il fait beau, on retourne accompagner Natacha qui va s’entraîner à la carrière, Alaze a même droit à sa douche, ce n’est pas le car-wash mais le horse-wash. Déjeuner de tacos à Atascocita, pas loin de la maison. Comme le beau temps persiste, je profite de la piscine….

Lundi, journée farniente autour de la piscine, programme d’enfer !

Mardi 14 mai 2019

Houston – Corpus Christi – Houston

 On part à 6h du matin de Houston pour Corpus Christi, au bord du golfe du Mexique, à quelque 370 km de là. Natacha y va chaque semaine pour suivre l’avancée de la construction de la méga plateforme qui est en voie d’achèvement et rejoindra fin juillet l’énorme champ gazier Léviathan au large d’Israël. Elle nous a proposé de l’accompagner pour visiter le chantier, un peu de tourisme industriel nous changera des musées.

Malgré l’heure matinale, les 5 voies de l’un des trois périphériques contournant Houston – on est au NE de Houston et Corpus Christi est au SW – sont proches de la saturation, ici pas de transport en commun, c’est le royaume du tout voiture… Houston est l’une des villes les plus étendues du monde, donc peu dense, un vrai cas d’école. Concevoir des transports en commun efficaces dans ce cas de figure est un vrai challenge.

Bien qu’on l’ait déjà vu, cela reste toujours impressionnant de voir une partie de la quinzaine d’autoroutes qui convergent vers Houston, toutes proches de l’asphyxie… Pas étonnant que le taux de CO2 dans l’atmosphère grimpe en flèche avec toutes les conséquences que l’on connaît. Ca se dégage une fois rejoint l’Interstate 69 – on est à contre-sens du flux qui converge vers Houston – et on peut enfin tailler la route vers Corpus Christi.

On laisse Natacha sur le chantier pour son meeting et on repart sur Corpus Christi et ses deux attractions, son aquarium et l’USS Lexington, un porte-avion datant de la Seconde Guerre mondiale. Comme on a déjà visité l’USS Midway à San Diego il y a quelques années, on choisit l’aquarium.

 

Il ne figurera pas dans le Top 5 des plus beaux de la planète, quant aux dauphins, ils sont spectaculaires mais on préfère les voir sauter en pleine mer, malheureusement on en voit de moins en moins, ils sont victimes des filets dérivants. Au moins, on peut voir des flamants roses de près, ils ne se planquent pas le plus loin possible comme leurs congénères sauvages.

Retour au chantier qu’on visite.

Une barge-usine est en voie d’achèvement, elle pourra être déployée sur site en cas de marée noire pour la traiter in-situ. En cas de pépin, elle devrait être opérationnelle en moins d’un mois, l’écosystème a intérêt à être résilient en attendant…

Quant à la plateforme dont s’occupe Natacha, pour des raisons de transport, elle est divisée en deux. 500 ouvriers travaillent en permanence sur chaque moitié, ce ne sont pas les 3×8 mais les 2×12, ce qui fait un total de 2000 ouvriers juste pour le seul chantier de la plateforme. En fait celle-ci collectera le gaz venant du champ Léviathan (600 milliards de m3, soit 20 % de la production mondiale) et le traitera sur place, il en repartira prêt à aller dans les pipe-lines chez le client final. Pour des raisons entre autres de sécurité, les Israéliens ont choisi cette solution qui évite toute installation à terre.

Quand on vanne un peu Natacha sur le côté pas très écolo de son job, elle nous dit qu’en fait Israël produit jusqu’à présent toute son électricité par de vieilles centrales à charbon très polluantes et que des turbines à gaz seront bien plus écolo, Tel-Aviv est actuellement une ville très polluée pour cette raison.

Moult grues impressionnantes, avec en prime la plus grosse de la planète, la AL.SK350 qui peut lever sans sourciller 5000 tonnes, mais qui va être dès cet octobre détrônée par sa grande sœur, la SK10000 qui pourra en lever 10 000 !

Retour ensuite à Houston, un peu plus de 800 km dans la journée !

Mercredi 14 mai 2019

Houston

 Encore une dure journée, l’eau de la piscine se réchauffe à vue d’œil et même Paulette pique une tête. Il faut dire qu’on a accroché les 34/35°C et que c’est parti ainsi jusqu’à début octobre, avec des pics à presque 45°C ! Sans climatisation, c’est juste invivable, surtout avec un taux d’humidité conséquent.

Dîner  Tex -Mex le soir avec J.D.

Les photos sont ici.

Marathon culturel au Philadelphia Museum of Art

Vendredi 10 mai 2019

Philadelphie – Museum of Art – Houston

 On quitte le motel et train puis bus nous mènent au Philadelphia Museum of Art, le Louvre de Philadelphie avec pas moins de 172 salles !

Pas de problème pour laisser nos bagages cabine au vestiaire, un vigile jette un vague coup d’œil dans le mien mais Paulette n’aura même pas à ouvrir le sien… C’est encore très cool ici !

On débute la visite par une superbe exposition temporaire consacrée aux impressionnistes et comme il est assez tôt ce matin, on est quasiment seuls pendant un bon moment, ce qui n’est pas désagréable.

Beaucoup d’œuvres proviennent de la somptueuse collection du musée, avec moult Monet, Manet, Cézanne, Seurat, Pissaro etc. Un point étonnant, la quasi totalité des œuvres, contrairement à ce que l’on voit dans la plupart des musées, ne sont pas protégées par un sous-verre.

Les cartels sont bien faits, replaçant chaque œuvre dans le contexte de l’époque et de la vie de l’artiste, ce qui n’est pas si courant.

On apprend ainsi que Monet, peignant des peupliers au bord de l’Epte et voyant que ces derniers allaient faire l’objet d’une vente aux enchères et être coupés, s’arrangea avec un marchand de bois pour qu’il emporte le lot et attende qu’ils aient été peints à toutes les périodes de l’année… Quand Monet avait jeté son dévolu sur un thème, il l’exploitait à fond…

Quant à Manet, il collait à l’actualité comme le prouve son tableau représentant la bataille navale entre l’USS Kersarge qui coula l’Alabama, un bateau des confédérés. Cette bataille navale de la guerre de Sécession n’avait rien en soi d’extraordinaire, sauf qu’elle se déroula le 19 juin 1864 au large de… Cherbourg ! L’événement fut médiatisé, Manet en vit une photo à Paris et entreprit de peindre ce tableau dès juillet 1864.

Il n’y a pas que des peintures, on tombe aussi au fil des salles – on essaye d’optimiser les déplacements – nez à nez avec le cloître de Saint-Michel de Cuxa, le hall de réception d’un palais de Pékin de la dynastie Ming (1640) ou un temple hindou « échappé » de Madurai datant de 1560. Et le Japon est représenté par un ensemble de maisons de thé traditionnelles.

On navigue ainsi à travers les continents et les époques. On passe de Breughel le Jeune, qui dans son allégorie de la vision a bourré sa toile de références – ce qui a permis quelques siècles plus tard aux spécialistes de pister les œuvres représentées dans sa galerie d’art imaginaire – à Fra Angelico, aux boiseries de l’hôtel de Lauzun qui ont atterri ici ou à une autre expo temporaire sur les estampes de l’ère Meiji, un vrai melting pot culturel !

Coup de cœur pour une crucifixion de Rogier van der Weyden, étonnamment moderne, qui trône au milieu d’une salle.

Et l’on « découvre » quelques américains comme ici Seymour :

Le fondateur de Philadelphie, William Penn, a sa statue qui servit de modèle à celle trônant au sommet de l’hôtel de ville, qui reste à ce jour la plus grande sculpture du monde au sommet d’un édifice, 11 m de haut et 27 tonnes. Elle fut réalisée par Alexander Mine Calder, le grand-père du fameux Calder des mobiles. Lorsque la statue fut mise en place, on affirma qu’une malédiction s’abattrait sur Philadelphie si un édifice devait un jour dépasser en hauteur la statue de William Penn.

En 1987, le One Liberty Place avec ses 288 m dépassa allègrement les 167 m de cette dernière. Et la malédiction se réalisa, pendant 20 ans aucune équipe sportive de Philly ne remporta le moindre championnat ! Et ce jusqu’en 2008, date à laquelle une petite statue de William Penn fut ajoutée au sommet du One Liberty et les Phillies, l’équipe locale de baseball remportèrent le championnat du monde !

Bien que les armures ne soient pas notre tasse de thé,  étonnante armure pour  cheval du Duc Ulrich de Württemberg ( 40 kg en plus pour le pauvre cheval !) qui voisine avec des armures pour enfants !

Quant à la toile de Canaletto, si on regarde bien le campanile de la place St Marc, son côté droit irrégulier ne résulte pas d’une maladresse de l’artiste, ce qui serait étonnant vu sa réputation de représenter tout le plus fidèlement possible, de vraies photos avant l’heure. C’est juste la fidèle représentation des dégâts occasionnés par la foudre lors d’un violent orage en 1745…

On déjeune au Stir, le nouveau restaurant du musée dessiné par Frank Gehry. L’esthétique est pas mal, mais l’acoustique est un désastre, une vraie volière. Quant à la carte, c’est mieux que la cafétéria de la Barnes hier – il fallait impérativement avoir réservé au restaurant même s’il restait moult tables de libres – mais il faut bien chercher pour trouver autre chose que des sandwiches améliorés. Mais bon, on n’est pas là pour la gastronomie, mais pour la « culture ». Avec huit bons kilomètres parcourus au fil des 172 salles du musée, le contrat est rempli…

On quitte le musée un peu après 17h pour regagner directement l’aéroport, heureusement en train car les autoroutes sont bondées ce vendredi soir et il se met  à pleuvoir, ce qui n’arrange rien.

Vol sans histoire pour Houston, j’ai juste payé préventivement 80 $ pour nos bagages cabine, notre billet ne prévoyant qu’un « personnal effect » de la taille d’un sac à main. Mais pas le moindre contrôle à l’embarquement… Arrivée à 23h heure locale, minuit heure de Philadelphie, après 3h40 de vol et 2450 km, les USA c’est grand !

Nous retrouvons Natacha sans problème et un coup de Range-Rover nous amène à la maison.

Pour un aperçu (évidemment très subjectif) du musée, les photos sont ici.

Philadelphie, murals en pagaille et une chtouille qui rapporta gros !

Mercredi 8 mai 2019

Paris CDG – Boston – Philadelphie

 A 18h20, Ole Bull, notre Dreamliner 787-900 de Norwegian, part pile à l’heure, ce qui n’est pas plus mal car nous n’avons que 1h43 à Boston pour passer l’immigration et changer d’avion, ce qui est un peu juste ! Le vol Norwegian pour New York qui part jusqu’à coté quant à lui est déjà retardé d’1h40 (pour commencer !).

Vol sans problème, parmi les nouveautés de cet avion, sur les hublots le petit volet coulissant occultant a disparu, les hublots s’assombrissent de manière électronique via l’activation de filtres plus ou moins bleutés, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué… On arrive même 40’ en avance à Boston et comme les formalités d’immigration sont vite expédiées, on a le temps d’avaler un sandwich avant d’embarquer sur notre vol JetBlue pour Philadelphie.

Hier soir, on a découvert que même sur un vol transatlantique, si on n’avait pas réservé un repas à l’avance, rien n’est prévu, tout comme la petite couverture, le simple verre d’eau, les écouteurs ou le masque pour faire dodo. Le low-cost intégral… On a dû se contenter des sandwichs riquiqui qui restaient (payants, bien sûr)…

Arrivés à 23h12 comme prévu, sur le coup de minuit on est à notre motel tout à côté de l’aéroport.

Jeudi 9 mai 2019

Philadelphie – Barnes Foundation et murals

 Le train Airport Express, qui a un arrêt juste à côté de notre motel, nous mène en 20’ dans le centre de Philadelphie. Visite du centre ville, le temps est couvert et frisquet mais il ne pleut pas.

Philly, comme on dit ici, c’est le berceau de la nation, l’endroit où fut adoptée le 4 juillet 1776 la Déclaration d’indépendance écrite par Thomas Jefferson, marquant la naissance des Etats-Unis d’Amérique. Pour pouvoir être citoyen des Etats Unis, il fallait alors être blanc, de bonnes mœurs et posséder du bien. Pour ne pas mécontenter les Etats du sud, l’esclavage reste légal et une loi permettra même aux propriétaires d’esclaves qui se sont échappés de les récupérer manu-militari dans tout le pays. Pas vraiment la déclaration des droits de l’homme et du citoyen…

Il y a une flopée de monuments historiques à voir, rassemblant toutes les racines et une partie de l’histoire des Etats-Unis.

Mais Paulette n’est pas très chaude pour se taper toute une série de visites guidées pour voir des « historic rooms » où furent signés divers documents indispensables… De surcroit, bien qu’on soit plutôt hors-saison, il y a la queue, de nombreux groupes de scolaires ou d’étudiants semblant s’être donné RV ce jour-là.

On se rabat sur l’audiovisuel très bien fait qui nous fait faire une visite virtuelle de ces différents lieux, qui parlent plus à un Américain qu’à nous. Après un coup d’œil sur Independance Hall, on se rend ensuite dans la vieille ville. Le clou c’est Elfreth’s Alley, la plus vieille rue des USA, avec ses petites maisons en brique construites à partir de 1720. C’est très mignon, mais vite lavé et l’endroit est devenu assez bobo.

Petit tour ensuite à Penn’s Landing, l’endroit où en 1682 débarqua un certain William Penn, le fondateur de la province de Pennsylvanie. Non loin de là, un monument rappelle qu’ici débarquèrent un million d’Irlandais, entre 1845 et 1850, fuyant la grande famine. Un million d’autres n’eurent pas la chance d’émigrer et moururent de faim sur place, merci les Anglais qui imposèrent la monoculture de la pomme de terre, ravagée par l’apparition du mildiou… La rivalité opposant Irlandais et Anglais ne date pas d’hier…

Un bus nous ramène ensuite à la Barnes Foundation, l’un des incontournables musées de Philly. Une bonne averse a le bon goût d’avoir attendu qu’on soit arrivés avant de tomber…

Le docteur Barnes était un médecin qui fit fortune au début du siècle dernier en mettant au point un antiseptique révolutionnaire permettant de soigner la blennorragie, un mal très répandu à l’époque. Collectionneur avisé, il se constitua au fil des ans une superbe collection : Renoir (pas moins de 181 tableaux !), Cézanne, Matisse, Picasso, Modigliani, Soutine, Monet, Manet, Van Gogh, le douanier Rousseau, Degas, Corot, Courbet, El Greco, Le Titien, n’en jetez-plus ! Et quelques Américains inégaux. Comme quoi, une simple pommade contre la « chtouille » a pu rapporter gros !

A sa mort en 1951 (dans un accident de voiture, il avait bêtement grillé un « Stop »), son testament prévoyait de léguer sa collection à la condition expresse que son accrochage soit scrupuleusement respecté. Les œuvres voisinent donc avec du mobilier, des objets antiques et moult pièces de ferronnerie dont il était apparemment passionné. Initialement installée à Merion, à 15 km de Philadelphie, l’endroit pâtissant d’une faible fréquentation vu sa position excentrée, la collection a été transférée en 2012 dans un bâtiment très design qui recrée au centimètre près les salles d’origine, pour respecter le sacro-saint accrochage de Barnes.

La présentation des œuvres est donc assez particulière, mais une fois qu’on s’y est habitué, cela va mieux… Auparavant, expo temporaire des toutes premières photos d’une autre collection, on retrouve Nadar et quelques autres pionniers français de la photographie.

Petite visite virtuelle très subjective de quelques-uns des chefs-d’œuvre de la Barnes Foundation en cliquant ici.

Philly, c’est aussi la ville des murals, elle revendique le titre de capitale mondiale avec plus de 4000 œuvres. On se fait donc une petite virée dans le centre-ville en suivant un itinéraire concocté par l’Office du Tourisme.

On n’hésite pas à faire un détour supplémentaire pour rejoindre la pizzeria Vetri, authentiquement italienne, et échapper à la malbouffe US avant de rentrer à notre motel. 22 144 pas et presque 17 km au compteur ce jour…

Les photos de Philadelphie sont ici.